Amaury Alexandre est député provincial à Namur depuis un peu plus d’un an. Un anniversaire qui nous permet de faire le point sur son travail, ses projets mais aussi ses inquiétudes vis-à-vis des décisions de la Région wallonne et d’une possible refonte des provinces.
Va-t-on vers une disparition des provinces ?
Disparition, réforme, refonte ? La question des provinces est régulièrement abordée par la Région wallonne et la possibilité d’une disparition plane au-dessus de la tête de notre élu. « Pour moi, la province a évidemment un sens politique mais elle fait aussi un travail de répartition des moyens économiques, culturels, etc… Au delà de ça, je pense que les gens sont très conscients d’appartenir à une province et il y a un certain attachement. La Province de Namur a un rôle de subsides important et l’un de nos axes de travail est d’aider les territoires ruraux à acquérir une compétitivité économique sur le territoire régional. Comment ? En subventionnant le désenclavement de ces territoires grâce à des infrastructures : routes, fibre optique etc… »
Financement des zones de secours, l’épée de Damoclès
La Déclaration de politique régionale prévoit la reprise par les provinces de la charge financière des zones de secours. Cette décision pèse comme l’épée de Damoclès sur le budget de la Province de Namur. « On ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. C’est compliqué de regarder vers l’avenir et nos projets tant que l’on ne sait pas si le budget sera là ou pas » explique notre député provincial namurois.
« C’est un coût important et une décision qui répondait à un problème de l’instant. Ça n’a pas été pensé sur 10 ans. L’idée était de décharger les communes de ce financement comme ça, plus de réapprovisionnement du fond des communes. La conclusion est que la Région fait payer le refinancement des communes par la Province. Les zones de secours représente une enveloppe de 40 millions sur un budget provincial global de 155 millions. On ne peut donc pas financer cela tel quel. Il faudra réduire fortement la voilure et donc faire des choix importants tout en respectant notre personnel. »
Transition écologique & environnement
Dans les compétences d’Amaury Alexandre, la transition écologique et l’environnement lui permette de mettre en place des projets de développement durable et de promotion de l’économie circulaire. « Une meilleure isolation des bâtiments et le renouvellement du parc automobile en hybride sont deux projets que je soutiens. Mais, ma plus grande fierté pour l’instant c’est le développement d’une unité de biométhanisation sur le site de l’EPASC ! » Un investissement Win-Win-Win puisque « tout le monde est gagnant. Les étudiants qui pourront être formés sur le terrain aux techniques et aux filières d’économie circulaire et environnementale. Les agriculteurs qui pourront valoriser facilement leur surproduction. Et la Province qui pourra alimenter en chaleur l’ensemble du site de l’école et pourquoi pas différents bâtiments communaux qui se trouvent à proximité. »
Soutenir les projets durables
Amaury Alexandre continue : « Il faut accompagner les gens dans leur transition personnelle vers le développement durable. On veut sensibiliser et soutenir les projets dans ce sens. Nous avons lancé un appel à projet sur le thème de la biodiversité, par exemple. On a subsidié le Salon Hope qui présentaient des projets durables et citoyens. J’aimerais aussi pouvoir rendre obligatoire la démarche durable pour les projets d’entreprise. On pourrait conditionner l’octroi de subsides provinciaux au respect de certains engagements durables. Le projet d’entreprise devrait alors comprendre un plan économique, un plan social et un plan environnemental. »
Participation citoyenne & Mobilité
Un des objectifs d’Amaury Alexandre pour cette législature est de recréer du lien entre le politique et le citoyen. « On va créer des conseils consultatifs bien sûr mais on veut aussi savoir ce que les citoyens pensent de leur province. Je lance donc une étude prospective avec la question : Que doit-être la province pour les citoyens ? Nous sommes dans une période de réflexion sur cette question et il me semble normal d’y associer les citoyens. Il faut aller vers plus de démocratie participative. Les gens veulent être plus acteurs des décisions. »
Un des enjeux de la Province de Namur, souvent relayé par les citoyens, est la mobilité. « On voudrait développer un réseau cyclable intercommunal sécurisé. Ça demande beaucoup de logistique mais ça permettrait de réduire les bouchons et la pollution. On y travaille et on a déjà quelques pistes en se raccrochant par endroit au Ravel, par exemple. On voudrait permettre aux citoyens d’effectuer leurs trajets domicile/travail en vélo de façon simple et sécurisée. »